L’économie mixte s’est historiquement développée en Outre-mer dans le logement, dans l’électricité et dans le domaine bancaire afin de lutter contre les fractures sociales et territoriales et contre les carences de l’offre privée. Née à la fin des années 1940, ses fonctions se sont transformées au fil des années, au gré des évolutions législatives et des soubresauts économiques. Les activités d’aménagement et de services se sont notamment substituées aux activités liées à la distribution d’électricité et au financement bancaire, dont il reste quelques traces à l’image de la Sem Enercal et de la Banque calédonienne d’investissement (BCI) en Nouvelle-Calédonie et de la Banque Socredo en Polynésie française.
Les Entreprises publiques locales sont aujourd’hui des actrices essentielles de l’économie ultramarine. Les 12 sociétés intervenant dans l’habitat, dont les Sociétés immobilières d’Outre-mer (SIDOM), ont un poids économique substantiel, ayant produit près de 715 millions d’euros en chiffre d’affaires en 2021 et employant 1 557 personnes. Il en est de même pour les 21 Epl d’aménagement et d’immobilier d’entreprise qui ont généré plus de 256 millions d’euros de chiffres d’affaires dans une conjoncture peu porteuse. Ces différentes sociétés administrent un parc composé de 146 217 habitations, témoignant de leur rôle considérable dans le logement social et dans la lutte contre les inégalités.
Le développement économique, l’environnement et les réseaux, ainsi que la mobilité sont autant d’autres domaines d’action importants de l’économie mixte locale. Le premier comprend 24 Epl, dont certaines ont été créées dans les années 2000 en soutien à l’activité industrielle et productive, à l’instar des filières rhumière et sucrière en Martinique, de la pêche à Saint-Pierre-et-Miquelon et de l’activité minière et métallurgique en Nouvelle-Calédonie. Le deuxième recense 23 sociétés représentant plus de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires et assurant des activités de distribution d’électricité et plus récemment de production d’énergie hydroélectrique, éolienne et solaire. Le troisième comptabilise un plus petit nombre de sociétés (au nombre de 13), sous forme de Sem, de Spl ou de SemOp, qui emploient toutefois quantité de personnes
(2 361 emplois en équivalent temps plein).
Enfin, le tourisme, la culture et les loisirs, comme l’action sociale et la santé, apparaissent comme des champs auxquels l’économie mixte locale ultramarine s’est ouverte tardivement. Le nombre d’Epl y a significativement progressé ces dernières années. Plusieurs Sem et Spl administrent notamment des équipements touristiques et culturels et des structures d’accueil de jeunes enfants.